Winona — Temper, temper now.

Studieuse – Distante – Individualiste – Exigeante – Pragmatique – Orgueilleuse – Indépendante – Détachée – Persévérante.

○ Bien qu’elle soit sûr d’elle, elle reste humble.

○ Elle est assez spartiate dans son mode de vie, jusque dans son rapport à la nourriture.

○ Elle a horreur du bruit et peut déployer des trésors d’ingéniosité pour avoir la paix.

○ Il paraît qu’elle milite secrètement pour la libération des animaux féériques de l’animal café.

○ En dépit des apparences, elle possède un semblant d’humour, bien que celui-ci soit plus volontiers caustique ou cynique que léger. On lui connaît notamment une désagréable propension au sarcasme quand une situation ou un comportement agresse son bon sens.

○ Elle reste profondément optimiste cependant.

○ Dotée par sa mère et sa grand-mère d’un solide sens moral, elle croit résolument en la disposition de chacun à faire le bien – mais évidemment, elle croit aussi aux vertus du bon coup de pied aux fesses pour les y exhorter.

○ Elle n'est pas une femme d'éclats : elle déteste froidement et aime pudiquement.

○ Les effusions la dérangent un peu, d’ailleurs : elle grimace toujours quand on s’agite trop et n’accepte les épanchements que s’ils doivent aboutir à la résolution du problème, à un pas en avant.

○ Sa vie à Linphea lui a épargné le vertige dont elle aurait sans doute souffert si elle avait grandi ailleurs. Néanmoins, si elle ne craint pas les hauteurs, elle ne les aime pas, préfère de loin rester à terre.

○ Elle a une petite sœur, Deva, de trois ans sa cadette. C’est dans un accès de panique, en cherchant à la sauver d’une chute dans le vide que son pouvoir s’est déclenché pour la première fois, alors qu’elle avait seize ans :  les plantes autour d’elle se sont tressées en un solide filet pour rattraper le corps de la fillette.

○ On aurait tort de la croire égarée dans un désert sentimental. Winona aime assurément : elle aime sa mère dont elle garde orgueilleusement un souvenir impérissable, sa grand-mère qui lui a appris à redresser les épaules d'une incisive inflexion de voix, son père qui lui a montré ses documents d’archives comme si elle était une tête pensante avant d'être une petite fille ; elle aime Deva enfin, ses éclats de rire trop forts, ses pieds aventureux mais maladroits et ses bleus aux genoux. Pendant quelques années, sa bulle de paix et de simplicité lui a si bien suffi que le reste en est devenu dérisoire, quasiment insignifiant. Ses parents et sa grand-mère, comme elle, ont toujours eu l'amour pudique. En vérité, elle les comprend, viscéralement. Ils se sont acquittés de leur rôle avec une austérité toute clinique, et c'est avec une forme de modestie et d'indulgence qu'elle leur sait infiniment gré de lui avoir fourni toutes les armes pour réussir, sans la bercer d'illusions. Du reste, comment les juger ? Ils ont été d'une solidité à toute épreuve pour leurs filles. Puis il y a eu la guerre. Cet équilibre a été rompu, maman est morte, et c'est elle, si jeune encore, qui a dû être forte, pour permettre à Deva de croire qu'elle ne s'effondrerait jamais. Si elle a tout du roc, elle aimerait parfois avoir la ductilité du roseau.

○ Son père, toujours vivant quant à lui, ne s’est jamais vraiment remis de la mort de sa mère. Bien qu’il chérisse sa mémoire et ses idéaux – ceux-là même qui la rendaient fière de mourir pour son peuple –, il se tient aujourd’hui à la frontière de la sorcellerie. Winona l’appelle souvent pour s’assurer qu’il va bien, pour l’encourager à sortir de ses archives et se changer les idées.

○ Elle-même ne saurait se complaire dans l’auto-apitoiement. Quand les circonstances ne lui conviennent pas, elle s’arrange pour s’en accommoder ou les réagencer en sa faveur. Elle garde la tête froide, en toutes circonstances.

○ Comme si elle soupçonnait l’éclatement d’une nouvelle guerre, comme si elle refusait par avance que sa mère ne soit morte pour rien, elle se destine, comme elle, à la protection de la dimension magique et à la sauvegarde de la paix. Ainsi, elle est obsédée par l'actualité des faits divers et garde notamment tous les articles mentionnant les disparitions et morts mystérieuses survenues dernièrement.

○ Elle admire les travaux de son professeur de potions et rêve de confectionner un cataplasme d’argile et de plantes susceptible de freiner, lui aussi, les symptômes qui frappent les victimes.